Oivier Py 15/07>03/08
Évêché
Né à Grasse en 1965, Olivier Py fait ses études supérieures à Paris. Après une khâgne au lycée Fénelon, il entre au Conservatoire national supérieur d’art dramatique en 1987 et commence dans le même temps des études de théologie. L’année suivante, il signe sa première pièce, Des Oranges et des Ongles et fonde la compagnie « L’in-convénient des boutures ». En 1995, il crée l’événement au Festival d’Avignon en signant la mise en scène de son texte La Servante, cycle de pièces d’une durée de vingt-quatre heures. En 1997, il prend la direction du Centre dramatique national d’Orléans qu’il quitte en 2007 pour diriger l’Odéon-Théâtre de l’Europe. En 2013, il devient le premier metteur en scène nommé à la tête du Festival d’Avignon depuis Jean Vilar. En 2023, il est nommé directeur du Théâtre du Châtelet à Paris.
Metteur en scène de théâtre et d’opéra, réalisateur mais aussi comédien et poète, Olivier Py est un auteur prolifique. Artiste engagé, il met en scène de nombreuses pièces où la parole théâtrale place le politique au centre, Les Sept contre Thèbes, Les Suppliantes, Les Perses de Eschyle, Le Roi Lear de William Shakespeare, ou encore des textes personnels comme Les Vainqueurs, Orlando ou l’impatience ou encore Die Sonne pour la Volksbühne... Depuis Le Cahier noir premier roman écrit à dix-sept ans (publié en 2015), il multiplie les ouvrages et les genres : textes dramatiques, pour la jeunesse, théoriques, préfaces, traductions, scénarios... En 2017, avec Les Parisiens, le metteur en scène adapte, pour la seconde fois après Excelsior (Hacia la alegria), un de ses romans au théâtre ; il dévoile également au public du Festival d’Avignon une facette plus méconnue de son travail grâce à Hamlet puis Antigone, pièces jouées par des détenus du centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet dans lequel il dirige des ateliers de théâtre depuis plus de quatre ans. C’est en 2018 que Olivier Py écrit et met en scène Pur présent, une trilogie tragique et contemporaine qui, pour la première fois dans son œuvre, attaque de plein fouet les logiques financières et la déshumanisation des marchés. Dans la foulée, il se lance à partir d’un conte des frères Grimm dans l’écriture d’une opérette pour enfants auxquels il propose de croire avant tout dans leurs désirs. L’amour vainqueur est présenté lors de la 73e édition du Festival d’Avignon, un théâtre dit de pauvreté où l’abrupt sans concession côtoie le lyrisme et l’espoir. Quel que soit le lieu, quelle que soit l’estrade, Olivier Py s’exprime régulièrement sur la politique culturelle en France et dans le monde, contre la montée des extrémismes et des liberticides, et pour une plus grande justice sociale autant qu’un sens retrouvé de l’hospitalité. En 2021, Olivier Py répond à deux désirs avec l’aventure Hamlet à l’impératif ! : investir le jardin de la bibliothèque Ceccano pour y proposer un feuilleton théâtral en entrée libre et en plein air, mêlant acteurs professionnels et amateurs ; et aborder le « continent Hamlet » dans une lecture radicalement nouvelle.
Méditerranées
Documentaire.
Écrit et réalisé par Olivier Py.
France - 2011 - 32 minutes - Super 8 mm – Couleur.
Producteurs: Alain Benguigui et Thomas Verhaeghe,
production Sombrero Films en coproduction avec Les Films du Dimanche.
Comment montrer l’Histoire ? Comment parler d’un souvenir aussi vibrant que la pellicule Super 8 sur lequel il est inscrit ? Lorsque la mère d’Olivier Py achète en 1961 une caméra Super 8, elle commence par filmer la mer puis tourne l’appareil sur sa famille. Ces êtres chers, elle les maintient toujours dans le cadre de l’objectif comme pour les préserver de l’Histoire qui se joue en hors-champ. Le réalisateur se souvient de son origine pied-noir, des affrontements, des voitures plastiquées, de la mer – et cette "mère" également - douce et vaillante qui soutenait leur famille rattrapée par l’Histoire et les "événements d’Algérie". "Méditerranées" est une magnifique ode qui insuffle aux images d’archives une nouvelle forme de poésie. Sur le film sensible, les années s’écoulent suivant le rythme du cliquetis de l’appareil de projection et du ressac de cette mer au centre de tout. Ici la guerre est en coulisse, mais qu’est-ce qu’une image de la guerre finalement?