Ta’am

Ta'am, pièce danse/musique chorégraphiée par Jessica Bonamy, à la croisée des cultures et rituels juifs et arabes, avec Abderraouf Ouertani au oud, interprétée par Amalia Alba et Jessica Bonamy. Une création originale entre les teamim (טעמים) - signes de cantillation hébraïque  au coeur de la tradition orale juive -, et les maqam (مقام) - système musical du Maghreb et du Proche-Orient, basé lui aussi sur l’oralité.

Comme le ferait la ponctuation d'un poème pour incarner la poésie d'un texte, les teamim sont à la fois des signes écrits, traduits par des signes de mains, qui indiquent une manière de phraser et de chanter les textes sacrés. C’est à travers  leur dimension chorégraphique et musicale que « TA’AM» se déploie en un trio Danse, Oud et Voix. Un trio où mélopées arabes et judéo-arabes d'Afrique du Nord,  gestuelle des mains, et frappes de pied telluriques, collaborent pour créer un tressage des cultures. Un trio où des signes rituels décuplés par la danse, et un oud aux cordes électrifiées et à l’accent tunisien, font co-exister les sous-pulsations de cultures parallèles se nourrissant des mêmes feux…Pour une ode à la musicalité de nos vies.

Jessica Bonamy
Formée à la danse contemporaine (CDCN Carolyn Carlson/RIDC/ CND) et à la notation Benesh (CNSMDP), Jessica Bonamy-Pergament fonde la compagnie Safra en 2013. Elle envisage son travail chorégraphique comme un labeur né d’un exil de la parole. Safra, de la racine safar en hébreu, qui signifie « écrire », mais aussi « raconter », donne à entendre une obsession :Écrire par la danse, écrire dans un langage muet, murmurant ce qui veut se dire, comme pour mieux préserver le propos. C’est suite à des créations avec Toméo Vergès, Ambra Senatore, et Vidhya Subramanian qu’elle oriente son travail vers la danse-théâtre, avec l’envie que la danse résonne comme une parole visuelle. Issue d’une famille de musiciens jazz et klezmer, elle fait de la musicalité et du rythme un ancrage fort pour sa gestuelle.  
Elle Chorégraphie « Escales » en 2013, « Café Antérieur » en 2017, deux pièces sur l’exil et le silence; « Une Certaine Galerie des Conversations », en 2018 - restitution d’un  atelier avec 10 femmes réfugiées du nord est africain; puis  « TA’AM » en 2021.  Elle prépare actuellement un « Carnet de Lait » en lien avec la maternité et la maïeutique.
En dehors de sa compagnie, elle danse pour Mikaël Ohanessian, Doria Belanger, et Sonia Al Khadir et collabore avec le scénographe Antonin Heck, et la plasticienne Juliette Wayenberg.